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🏞 ÉCHANTILLON DE VIE : UN VOYAGE EN GUYANE HORS DU COMMUN, MARS 2021

PAR CLÉMENCE, AMBASSADRICE STRASBOURG (EN GUYANE !).

Copyright : Clémence Hung / DR

Quelques jours pour changer de vie. Et probablement marquer la mienne par cet incroyable voyage, où seul l'essentiel émergera, en remontant le fleuve du Maroni, au bord de la forêt amazonienne.




La pirogue, chargée de tonneaux d'essence et chargée tout court de sacs, de nourriture, et même d'une moto, nous semble sortie d'un autre temps. Nous sommes au départ 11 personnes. Des Brésiliens, que nous saurons plus tard être des orpailleurs, des surinamiens et un couple de guyanais qui nous permettra de communiquer et de comprendre ce langage de vie inconnu pour nous.


Copyright : Clémence Hung / DR

Ce seront au total 36 heures de pirogue. La pluie ne nous épargnera pas, pénétrant jusqu'à nos os, nos habits ne lui résistant pas. Je suis fascinée par la façon dont ces personnes parviennent à anticiper l'averse. Un regard vers le ciel leur suffit à savoir quand se vêtir de la meilleure protection qui soit, à savoir des sacs poubelle. Au cours du voyage nous tomberons en panne de moteur. Accostant une berge du Suriname, un seul appel sera nécessaire pour faire surgir de nulle part, trois mécaniciens amérindiens qui nous permettront de repartir 3 heures plus tard. Là encore, je me demande si dans une autre circonstance en métropole, j'aurais pu repartir si vite....


La nuit arrivant, nous ne pouvons continuer de naviguer après 18 heures, la nuit ne permettant pas d'éviter d'éventuelles autres pirogues sur le fleuve. C'est à nouveau sur une berge du Suriname que le piroguier décide de passer la nuit. Nous sortons nos hamacs, une première pour moi, alors bien incapable de comprendre comment accrocher ce bout de tissu sans en tomber. Naturellement, un des Brésiliens vient à nous, s'empare de mon hamac afin de l'installer. Pas de mots, seulement des regards et des sourires, pour faire émerger en moi un sentiment fort de gratitude...


Copyright : Clémence Hung / DR

La nuit est devenue noire. Francisca, la femme guyanaise qui est devenue notre amie nous propose de nous laver dans le fleuve, comme une évidence. Dénudées, sous le clair de Lune, elle nous partage son gobelet afin de nous immerger le corps et éviter de plonger entièrement dans la fraîcheur de l'eau. L'expérience est sublime, après une journée entière sur ces tonneaux en ferraille, et celle-ci restera peut-être mon bain le plus merveilleux.


Tôt le lendemain matin, quelques minutes avant le lever du jour, les hommes viennent nous réveiller. Il faut repartir.

Un peu d'eau sur le visage, je m'étonne à déjà être prête. J'aime ce sentiment de liberté que cela me procure.

À nouveau, il n'y a que peu de mots. Pourtant on se propose nos repas respectifs, on s'assure que tout le monde soit bien.

Nous commençons à déposer les premiers passagers. Et à chaque fois une pointe de tristesse nous envahit. Un dernier sourire, une dernière main levée, et nous savons que nous aurons peu de chance de nous retrouver. Il faut apprendre à seulement vivre le partage de l'instant présent.


Copyright : Clémence Hung / DR

La pluie deviendra intense à la fin du périple. Je me sens à bout de force, transie de froid, et de fatigue. Les dernières heures sont à mes yeux une éternité.

Un premier pas à Maripasoula, la commune réputée la plus étendue de France, me donnera un très fort vertige, sans plus d'énergie pour tenir debout. Mais pourtant, même le corps tremblant, c'est un bonheur intense qui circule en moi. Le contraste des sensations est surprenant, mais je sais déjà ce voyage... un incroyable enseignement.


Clémence, Ambassadrice Strasbourg... en voyage en Guyane.


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