đ " J'en ai rien Ă foutre de rĂ©guler " : la vidĂ©o devenue virale suite aux propos de Willy Schraen
PAR ELOĂSE MAILLOT.
Si vous ne le connaissez pas encore, Willy Schraen est le président de la Fédération Nationale des Chasseurs de France. Il s'exprimait, mardi 9 novembre, au micro des Grandes Gueules sur RMC afin de défendre sa " passion " et le " plaisir de la chasse ", lors d'un échange houleux avec Marie-Anne Soubré au sujet de la chasse en enclos.
Une petite phrase qui pourrait sembler anodine pour ceux qui vivent en dehors des sphÚres de la cause animale, dans le cadre du débat sur la chasse en enclos. Sans oublier le récent décÚs de Morgane Keane, le 2 décembre 2020, à l'ùge de 25 ans, qui aurait été pris pour un sanglier par un chasseur alors qu'il coupait du bois dans son jardin et le septuagénaire mort au volant de sa voiture prÚs de Rennes, pour ne citer qu'eux... Et pourtant, en s'emportant ainsi contre la chroniqueuse des Grandes Gueules, c'est l'argument le plus légitime selon le milieu de la vénerie et le plus utilisé par les chasseurs et nos politiques les soutenant, que Willy Schraen a fait tomber, celui de la régulation auquel plus aucun spécialiste ne croit, sauf les dupes de ce jeu de la réthorique don les les lobbies se font complices.
Supposés incarner les premiers écologistes de France, tous les spécialistes des animaux et de la biodiversité renvoient depuis longtemps aux oubliettes, l'argument de la régulation pour justifier la chasse, sacrifié sur l'autel de l'empirisme, des statistiques et des connaissances scientifiques. Ainsi, associations, photographes de la vie sauvage, naturalistes, éthologues, défenseurs de la cause animale - chiffres à l'appui - dénoncent le fallacieux argument auquel plus personne ne croyait... sauf les chasseurs et leurs lobbies, jusqu'à mardi dernier.
« Tu crois quâon va devenir les petites mains de la rĂ©gulation ? [âŠ] Moi, mon mĂ©tier, câest pas chasseur, jâen ai rien Ă foutre de rĂ©guler ». insiste Willy Schraen.
Cette déclaration intervient suite à la pétition lancée par le collectif 'Un jour, un chasseur' qui a recueilli à ce jour plus de 100 000 signatures sur le site du Sénat, afin d'encadrer la chasse en l'interdisant le dimanche et le mercredi, et suite à la demande de former de façon plus stricte les chasseurs et de renforcer les rÚgles de sécurité :
" Le permis de chasser permettant l'acquisition et la dĂ©tention d'armes de catĂ©gorie C et leurs munitions, son obtention ne peut en aucun cas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme anodine.
La formation du permis de chasser doit ĂȘtre revue (Ăąge minimum, difficultĂ©s des Ă©preuves, renouvellement du permis chaque annĂ©e avec certificat mĂ©dical et test psychologique). Dâautre part, les rĂšgles de sĂ©curitĂ© sont actuellement insuffisantes. Nous demandons un renforcement gĂ©nĂ©ral de ces rĂšgles : instauration dâune zone de protection autour des habitations Ă©gale Ă la portĂ©e maximale des armes utilisĂ©es, interdiction de lâalcool Ă la chasse, encadrement strict des battues et amĂ©lioration de la communication Ă leur sujet, mise en place de contrĂŽles frĂ©quents par des personnes Ă©trangĂšres aux fĂ©dĂ©rations de chasseurs pour faire respecter les rĂšgles de sĂ©curitĂ© et rapporter les incidents en gendarmerie."
Mais Ă©galement de contrĂŽler et de suivre les armes de chasse et les comportements Ă risque, d'installer des sanctions pĂ©nales Ă la hauteur des dĂ©lits commis et de libĂ©rer la parole et de reconnaitre les victimes de la chasse par lâĂtat.
Conséquence du succÚs de la pétition qui a franchi le cap des 100 000 signatures ? Deux commissions auront pour vocation d'auditionner " tous les acteurs : les promoteurs de la pétition, ainsi que des représentants des chasseurs, les personnalités et administrations compétentes afin de déboucher sur des propositions concrÚtes éventuellement de portée législative." précise le site publicsénat.fr.
Le mardi 9 décembre, un masque est tombé.
Lien de la pétition en cliquant ici.
EloĂŻse Maillot